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I. Le Projet |
Partir à la recherche de l’histoire des rues de Beauvais, l’idée n’est pas neuve bien sûr et chacun sait que de nombreux historiens locaux se sont déjà largement penchés sur la question. Mais justement, il nous a semblé intéressant de revisiter et de confronter ces études, de regrouper des informations éparses, parfois méconnues ou tout simplement disparues des mémoires parce que, pour la plupart, déjà assez anciennes. Et puis, la physionomie de la ville a beaucoup évolué au cours du XXe s.: la destruction de la cité entre 1939 et 1944 et la reconstruction du centre-ville, la fusion avec quatre communes voisines en 1943, l’émergence de plusieurs grands quartiers nouveaux depuis l’après- guerre, ont été à l’origine de nombreux changements de noms, ainsi que de la dénomination de quantité de voies nouvelles dont l’histoire ne fait que débuter. Avec cet objectif et reprenant à sa demande une démarche initiée par André Pagès, la SAO a constitué fin 2011 un petit groupe de travail pour entreprendre des recherches dans plusieurs directions : les historiens locaux, les sources documentaires des archives municipales et départementales, les propres mémoires de la SAO, les plans et cartes etc… Cette démarche a débuté, en arpentant systématiquement toutes les rues de la ville, rien que pour vérifier les « tenant » et « aboutissant » de chaque rue ! En fait, le sujet est vaste : le "grand" Beauvais d’aujourd’hui est installé sur un territoire d’environ 3350 ha et comporte près de 750 voies, soit autant de noms. A cela s’ajoutent les nombreuses dénominations du passé que nous tentons de retrouver… nous sommes donc engagés dans un travail de longue haleine. Ces recherches nous permettent de constituer un réservoir d’informations sur des supports informatisés, que nous continuons à alimenter. A partir de cette documentation, destinée à être conservée à la SAO, nous avons entrepris la constitution d’une sorte de répertoire rue par rue qui tente de ne pas limiter ses commentaires à la seule étude des noms. Il est accessible via le présent site internet dédié " Rues de Beauvais". Cette solution plus adaptée aux méthodes contemporaines de communication permet une mise en ligne progressive et révisable. Elle présente en outre l’avantage d’être participative, c’est-à-dire ouverte aux contributions de nos lecteurs, ce que nous souhaitons vivement. Ce site, qui ne comporte encore qu’un nombre limité de commentaires, a donc vocation à s’enrichir progressivement et compte, s’il retient votre attention, sur vos visites répétées. Mais aussi, avec les ressources déjà constituées, la SAO a édité, en décembre 2016, le premier tome d'un ouvrage intitulé "Rues de Beauvais- Chroniques citadines au gré des plans."
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II. Le groupe « rues de Beauvais » à la SAO |
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Les plaques dénominatives
Les plaques de rue ornent les extrémités des voies Beauvaisiennes depuis plus de deux siècles, et leur style a évolué au fil des ans. Les toutes premières dont il ne subsiste pas, semble-t-il, de témoin, furent apposées aux angles des rues de la ville en 1779. Selon C. Fauqueux, elles étaient en fer blanc et mesuraient 13 pouces sur 9. Le Conseil Municipal décide en 1845 d’équiper les rues de nouvelles plaques dénominatives. Il existe encore des plaques très anciennes dans quelques rues, mais il n’est guère possible de dire si certaines d’entre elles datent vraiment de ce pancartage.
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Depuis 1845, la forme reste rectangulaire et le lettrage blanc sur fond bleu. Police, corps (taille du lettrage) teinte du fond évoluent et le liseré blanc d’entourage, présent jusqu’au début des années 1950, revient maintenant dans les plaques contemporaines. D’abord en fonte avec un lettrage en relief, on leur préfère la tôle émaillée un peu avant la guerre. Le style change au début des années soixante offrant une présentation plus cossue : sobriété de la plaque sans liseré, retour au lettrage en relief, adjonction de l’écusson rouge et blanc de la ville, fond bleu intense. Ces plaques ont été utilisées jusqu’au tout début du XXIe s. Depuis une dizaine d’années, retour aux plaques en tôle émaillée avec liseré blanc mais fond bleu plus lumineux. |
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A propos de la numérotation
Autrefois et pratiquement jusqu’à la Révolution il n’existait pas de numérotation à Beauvais. Les maisons étaient souvent désignées par une enseigne, une devise, un signe distinctif… En 1779, en application de dispositions législatives, la municipalité impose un numérotage des maisons et autres édifices. Il s’agit d’un numérotage en continu, série unique pour toute la ville, indépendamment des rues en elles-mêmes. Quelques-uns des numéros de cette époque, peints en noir au pochoir, sont encore visibles aujourd’hui sur certaines maisons anciennes (17 et 19 rue d’Alsace [N°451 et 450] par exemple).
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Ch.
Olivier Hucher (président de la commission des dénominations en 1882)
rapporte qu’en 1846, la municipalité décide de refondre tout le système
et d’adopter une numérotation par rue. On part d’un tracé à la
romaine, c'est-à-dire des deux axes majeurs, se coupant
perpendiculairement au centre ville (la fontaine actuelle) : l’axe
Nord-Sud «rue d’Amiens- rue de Malherbe» (« Cardo ») et l’axe Est
– Ouest « rue des Jacobins-rue St Pierre » (« Decumanus »). Sur
ces axes et leurs parallèles, la numérotation se fait à partir du centre
vers l’extérieur, numéros impairs à gauche et pairs à droite.
Par la suite ce système a été conservé, la numérotation étant parfois
réajustée pour prendre en compte les disparitions d’immeubles ou les
constructions nouvelles. |
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